Y a quelque chose qui me taraude ces derniers temps et il fallait que je le partage ici.
Tu le sais peut-être ou pas, je suis amenée à pas mal bouger pour mon boulot et comme mes zones sont les US et les Emirats, bon, quand je pars, c’est rarement pour quelques jours et je vais être amenée à repartir encore d’ici là fin d’année.
Je sais pas si c’est moi qui psychote ou si c’est la réalité, mais je me sens parfois jugée parce que je suis la maman, je suis la femme, je suis celle qui entend :
« Rhooo je sais pas comment tu fais, moi je pourrais pas partir aussi longtemps loin de mes enfants »
« Et beh, la belle vie la Maman, c’est plutôt des vacances non ? »
« Mooon mais t’es tout le temps en vadrouille toi ! »
« Et beh, heureusement que t’as le Jean-Miche pour garder Babachon »
Alors effectivement, j’ai une chance de fou parce que j’ai un conjoint qui s’occupe de ma fille comme si c’était la sienne et qui m’a toujours soutenue dans ma vie pro.
Il n’y est en rien obligé. Ma fille n’est pas sa fille. Ce sont des mots durs mais c’est la réalité. Ma fille a un père qui pourrait s’occuper d’elle, mais c’est un autre (vaste) sujet.
En revanche, pour le reste, ça me fait sourire jaune parce que si j’étais un père, si j’étais un homme, personne ne trouverait rien à me redire et on s’abstiendrait de ce genre de commentaires. On me féliciterait sans doute pour ma réussite et on me dirait que j’ai la plus grosse.
Moi en revanche, je suis la maman donc je dois être sur le pont, bosser à l’international, gérer tous les rendez-vous, les devoirs, les angoisses, gérer le quotidien sans que rien ne soit jamais demandé au père de ma fille, mais comme je suis la maman, c’est normal tasvu.
Par contre, un homme qui part en vacances sans son enfant, qui ne fait que le strict minimum, qui va se déplacer pour son boulot, on entendra jamais ce genre de commentaires. On dira de l’homme qu’il est courageux, qu’il bosse pour subvenir aux besoins de sa famille, qu’il bosse beaucoup, qu’il doit être fatigué le pauvre.
Ce côté deux poids, deux mesures, ça me brise les rouleaux. (bin quoi, je peux parler comme un homme moi aussi)
Attention : je ne me plains pas, je fais tout et je continuerai à tout faire pour ma fille mais le regard de la société sur les mamans qui bossent (ou qui ne bossent pas d’ailleurs) me casse les nuts.
A l’approche de la fête des mères, je me demande vraiment : what if I was a man ?
Je fais des raccourcis un peu faciles peut-être mais tant pis, c’est mon espace et dans mon entourage, ça se vérifie quand même ces disparités homme/femme, père/mère.
Pour clôturer ce post de féministe en carton, je vous laisse avec ma chanson préférée de Taylor Swift : The Man.
(Deuil national d’ailleurs de ne pas participer au Eras Tour)
https://www.youtube.com/watch?v=AqAJLh9wuZ0